Dijon : démonstrateur européen d’un quartier producteur d’énergie et neutre en carbone

Selon les Nations Unies, les villes consomment en effet les deux tiers de l’énergie mondiale et sont responsables de 70 % des émissions de gaz à effet de serre. Ce sont donc les villes qui sont en première ligne pour développer des réponses. D’après le ministère de la Transition écologique, la consommation énergétique des bâtiments résidentiels et tertiaires représente à elle seule environ 40 % de la consommation finale d’énergie en France.

A Dijon, les bâtiments représentent 55 % de la consommation énergétique et un tiers des émissions de GES du territoire. 75% des bâtiments qui existeront encore en 2050 existent déjà 2020. Il est nécessaire d’adapter et de transformer ce bâti existant.

L’Union européenne a fait de la neutralité climatique à l’horizon 2050 l’un de ses objectifs majeurs, fixant un jalon intermédiaire de réduction d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990. Le Pacte vert pour l’Europe (« Green Deal »), adopté en 2019, constitue la feuille de route de cette ambition, déclinée dans le paquet législatif « Fit for 55 ». L’amélioration de l’efficacité énergétique, le développement massif des énergies renouvelables, la rénovation du parc bâti et la transformation des systèmes de mobilité sont identifiés comme les principaux leviers pour atteindre ces objectifs.

RESPONSE : Un projet européen pour inventer les villes du futur, neutres en carbone

Pour répondre à l’urgence climatique, la Commission européenne a lancé en 2021, Horizon Europe, un ambitieux programme de recherche et d’innovation pour soutenir des projets visant à répondre à de grands défis sociétaux, comme la transition énergétique et la neutralité climatique.

C’est dans ce cadre que la Commission européenne a lancé l’appel à projet « Smart Cities & communities », qui vise à faire émerger des ilots à énergie positive tout en réduisant les émissions de CO2 pour atteindre la neutralité climatique en Europe d’ici 2050.

Le projet RESPONSE (pour « integRatEd Solutions for POsitive eNergy and reSilient CitiEs ») vise donc à faire des villes européennes de véritables laboratoires d’innovation, de démontrer et diffuser à grande échelle des solutions concrètes pour atteindre la neutralité climatique en Europe d’ici 2050.

Dijon devient un laboratoire pour l’Europe

En avril 2020, sur les 12 candidatures déposées pour l’appel à projet « smart cities & communities », celle de Dijon à travers le projet RESPONSE a été retenue par la Commission.

Le projet de la métropole s’est notamment démarqué en proposant la rénovation d’un quartier existant et relevant de la politique de la Ville (QPV), le quartier Fontaine d’Ouche.

Dijon a été choisie par l’Europe avec la ville de Turku en Finlande pour piloter le programme européen RESPONSE et devenir « villes phares » pour six autres villes européennes qui s’engagent à dupliquer les solutions développées : Bruxelles (Belgique), Saragosse (Espagne), Botosani (Roumanie), Ptolemaïda (Grèce), Gabrovo (Bulgarie), Severodonetsk (Ukraine). Au total, le projet RESPONSE s’appuie sur un réseau de 53 partenaires européens, issus de 13 pays différents, mais aussi locaux : universités, centres de recherche, entreprises et startups, autorités publiques, agences locales de l’énergie et associations.

Avec RESPONSE, Dijon devient un laboratoire pour l’expérimentation de solutions pour construire une métropole intelligente et neutre en carbone à l’échelle européenne en réduisant les émissions CO2 du quartier de 75%.

Démarré en septembre 2020, le projet RESPONSE repose sur l’intégration de solutions innovantes à tous les niveaux du quartier :

Les bâtiments résidentiels et scolaires bénéficient d’une rénovation thermique ambitieuse (isolation, menuiseries, ventilation performante) et de dispositifs smart building (thermostats intelligents, capteurs de qualité d’air, pilotage automatisé du chauffage). Ces innovations permettent d’atteindre 30% d’économies d’énergie finale et une amélioration significative du confort des habitants.

Des panneaux photovoltaïques sont installés sur les toitures, les parkings et la voirie, y compris des modèles innovants dits « bifaciaux » qui captent la lumière sur les deux faces pour maximiser la production. Le réseau de chaleur urbain, alimenté à 83 % par des énergies renouvelables (biomasse, valorisation énergétique des déchets, biogaz), assure le chauffage et l’eau chaude sanitaire du quartier.

L’énergie produite en excès est stockée dans des batteries de seconde vie issues de véhicules électriques ou dans des ballons d’eau chaude. Un système de gestion avancée de l’énergie (Super EMS) optimise en temps réel la production, le stockage et la consommation à l’échelle du quartier, tandis que des bornes de recharge bidirectionnelles (V2G) intègrent la mobilité électrique au réseau local.

Trois opérations majeures d’autoconsommation collective permettent aux habitants et aux bâtiments publics de consommer directement l’électricité produite localement, générant des économies sur les charges et les factures individuelles. Elles constituent la plus grande opération d’autoconsommation collective de France en milieu urbain.

Au total, plus de 80 solutions innovantes ont été expérimentées dans le cadre du projet pour construire une métropole neutre en carbone faisant de Dijon et Turku de véritables laboratoires d’expérimentation grandeur nature.

Dijon métropole a reçu le label « 100 villes intelligentes et neutres en carbone » à Vilnius début mai 2025.

Un premier quartier rénové pour produire de l’énergie

Après plus de 5 ans de travail et l’expérimentation de solutions innovantes, le projet RESPONSE vient de franchir une étape puisque deux îlots du quartier viennent d’atteindre l’autosuffisance énergétique locale, en produisant plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Il s’agit de la première année de positivité énergétique de ces deux îlots du quartier Fontaine d’Ouche.

Le périmètre à énergie positive comprend 618 logements dans 5 bâtiments résidentiels, 3 groupes scolaires, 2 sites sportifs et des espaces de voirie (les espaces de voirie concernés : boulevard Bachelard, de l’allée des landes et du boulevard Chanoine Kir).

Il s’agit de la plus vaste opération d’autoconsommation collective de France.

Au total, plus de 1100 habitants deviennent ainsi acteurs de leur consommation d’énergie, avec un impact déterminant sur la baisse du coût de l’énergie des ménages.

Avec l’atteinte de la positivité énergétique, Dijon réussit à réduire de 75% les émissions de CO2 du quartier en 2025.

Des partenaires publics et privés de premier plan

Pour ce projet, Dijon métropole s’est associée à des partenaires publics et privés majeurs : Ville de Dijon, Université Bourgogne-Franche-Comté, EDF, EIFER, Enedis, Grand Dijon Habitat, Orvitis, Bouygues Construction, Fafco, ATMO BFC, OnyxSolar, Coriance, OGGA, Civocracy, NanoSense, Wittym, Alyseo, CNET, SIREA.

À l’échelle dijonnaise, tous les acteurs du territoire, étudiants, scientifiques, entreprises et associations, sont associés à RESPONSE et contribuent à la transition écologique du territoire comme par exemple l’université, le CHU, le rectorat ou encore l’ESTP ou l’ESADD, CCI/ESADD, Rectorat, Habitat & Humanisme, Maison Phare, le Campus des Métiers Green City.

Le consortium RESPONSE est sous la coordination de l’Institut européen de recherche sur l’énergie (EIFER, European Institute For Research Energy) en Allemagne, bénéficiant d’un soutien technique du Centre de recherche et de technologie Hellas, CERTH, en Grèce.

Le groupe EDF joue un rôle important dans le projet RESPONSE en tant que principal partenaire du consortium. Il assure également la coordination du projet via EIFER.

Une production locale d’énergie renouvelable

La production locale de chaleur et d’électricité renouvelables constitue un levier majeur pour décarboner le territoire. À Fontaine d’Ouche, cela se traduit par le déploiement de panneaux photovoltaïques en milieu urbain dense, ainsi que par l’utilisation de sources diversifiées pour produire une chaleur renouvelable, afin d’alimenter la consommation d’énergie du quartier.

L’électricité photovoltaïque : plus de 4500 panneaux solaires installés sur 55 hectares

L’environnement urbain bâti et dense du quartier a représenté un enjeu pour installer des panneaux solaires. Il a donc fallu optimiser la surface et la puissance des panneaux solaires pour chaque emplacement, notamment en faisant appel à des usages mixtes de l’espace.

Différents types de panneaux solaires ont été installés sur les équipements publics (pergolas photovoltaïques pour des écoles Buffon et Anjou par exemple), les parkings au pied des immeubles (canopées solaires) et les allées.

Au total, 4559 panneaux solaire ont été installés sur le quartier, pour une capacité d’environ 2 MWc. L’installation représente environ 10 000m2 de panneaux et l’équivalent de la consommation électrique annuelle d’environ 1000 logements comme ceux de Fontaine d’Ouche.

Les bâtiments du quartier Fontaine d’Ouche et certaines infrastructures publiques, dont les écoles, sont équipés de panneaux solaires bifaciaux, dont les deux faces sont transparentes et captent les rayons du soleil pour la convertir ensuite en électricité. La face arrière captant la lumière reflétée par l’environnement et le sol, les toits des immeubles seront recouverts de gravillons blancs afin de maximiser cette technologie. Les gains de productivité de ces panneaux innovants, comparés aux panneaux traditionnels, peuvent atteindre jusqu’à 12% dans des conditions idéales.

    • Le groupe scolaire Buffon : mis en service en septembre 2022, les écoles maternelle et primaire produisent annuellement l’équivalent de 6 fois la consommation annuelle du groupe scolaire.

    • Le groupe scolaire Anjou : mis en service en août 2024, il produira également l’équivalent de 6 fois sa consommation annuelle.

    • La tribune du stade de Fontaine d’Ouche : édifice très bien exposé, cette tribune a été étendue avec une charpente en bois local pour doubler la surface de sa toiture et ainsi augmenter la production d’électricité photovoltaïque.

    • Le centre sportif de la Source : dans une démarche de recherche et d’innovation, des panneaux photovoltaïques collés ont été installés sur la toiture de ce gymnase très fréquenté par les Dijonnaises et Dijonnais.

Ces quatre sites produisent de l’électricité solaire pour alimenter 24 bâtiments publics du quartier situés dans un rayon de 1km.

Deux bâtiments résidentiels sont déjà équipés de panneaux solaires montés sur des pergolas métalliques (un bâtiment supplémentaire sera équipé pour septembre 2025). Ainsi, la surface de panneaux installée est maximisée et surplombe les équipements techniques en toitures (lanterneaux, édicules d’ascenseur, …).

En complément, et dans une démarche d’innovation, des panneaux semi-transparents bifaciaux seront installés verticalement afin d’augmenter la production d’énergie.

Des structures porteuses de panneaux photovoltaïques appelées ombrières ont été déployées sur les parkings et la voirie de Fontaine d’Ouche. Véritables centrales solaires, elles produisent de l’électricité, tout en protégeant les véhicules contre les intempéries et la chaleur.

Équilibrer la production d’électricité locale d’origine solaire pour la réconcilier avec la consommation sur place est un enjeu complexe et majeur du projet. Il faut donc stocker l’électricité.

• Le matin : la consommation est supérieure à la production locale. Les bâtiments sont alimentés en énergie par le réseau électrique et par l’énergie stockée.

• Durant la journée : la production locale est supérieure à la consommation. Les bâtiments sont alimentés par l’énergie solaire et l’excédent est stocké dans les batteries et les ballons d’eau chaude.

• Le soir : la production locale réduit fortement. L’énergie stockée est alors utilisée pour répondre aux besoins des bâtiments. Le réseau électrique assure la fourniture du complément nécessaire.

Pour surveiller, contrôler et optimiser l’utilisation de l’électricité, le projet RESPONSE s’est doté d’un « cerveau central » : le Système de Gestion de l’Énergie (Energy Management System – EMS) Des techniques sophistiquées sont mises en œuvre pour prédire la production mais aussi la consommation des jours à venir afin d’utiliser au mieux les moyens de stockages disponibles, et ce, afin de minimiser les coûts liés aux pics de demande d’électricité et les impacts sur le réseau électrique L’objectif global de l’EMS est d’optimiser l’utilisation de l’énergie de manière efficace, économique et durable, contribuant ainsi à la transition vers un système énergétique plus intelligent et plus durable.

 

Ombrières devant l’îlot Franche-Comté dans le quartier Fontaine d’Ouche.

Un réseau de chaleur urbain qui atteint 83% d’énergie renouvelable

Dijon a investi très tôt dans un réseau de chaleur urbain. Avant le projet RESPONSE, ce réseau était déjà alimenté à 54% par des énergies renouvelables, grâce à la chaufferie bois-énergie des Valendons.

Dans le cadre du projet, le réseau de chaleur a été raccordé en 2021 à l’Usine de Valorisation Énergétique (UVE), qui incinère plus de 90 % des déchets du département de la Côte-d’Or. La chaleur générée par l’incinération est désormais injectée dans le RCU, élargissant ainsi le mix de chaleur renouvelable jusqu’à Fontaine d’Ouche.

Par ailleurs, une nouvelle source d’énergie renouvelable a été mis en place avec l’utilisation de biogaz produit sur la métropole. Depuis mars 2023, la station d’épuration « Eau Vitale » de Longvic est équipée d’un système de méthanisation, qui transforme les boues de traitement des eaux usées en 10 GWh/an de biogaz, injecté directement sur le réseau de gaz local. Une partie de ce biogaz est désormais utilisée à la chaufferie de Fontaine d’Ouche pour produire de la chaleur, en remplacement du gaz fossile.

Grâce à ces innovations, la part d’énergie renouvelable pour la production de chaleur dans le périmètre RESPONSE atteint 83%, réduisant ainsi considérablement la dépendance aux énergies fossiles.

La plus vaste opération d’autoconsommation collective de France

Le quartier Fontaine d’Ouche, construit à partir de 1968, incarne la diversité et les défis des quartiers urbains européens.

Avec près de 10 000 habitants, il a bénéficié d’importantes opérations de rénovation urbaine et d’éco-réhabilitation, visant à améliorer la qualité de vie, l’accessibilité, la mixité sociale et la performance environnementale du bâti existant. Il a été labellisé écoquartier depuis 2017.

Ce contexte en fait un terrain d’expérimentation idéal pour le projet RESPONSE, qui vise à démontrer que la transition écologique peut bénéficier à tous, y compris dans les quartiers populaires.

La répartition de la consommation d’énergie finale du quartier est la suivante :

  • 74 % pour la chaleur, destinée au chauffage et à la production d’eau chaude sanitaire ;
  • 26 % pour l’électricité spécifique, utilisée notamment pour l’éclairage, la ventilation, les appareils électroménagers et électroniques.

L’ensemble des bâtiments est chauffé par le réseau de chaleur urbain. La chaleur représentant la majeure partie des consommations, les économies dans ce domaine constituent un levier essentiel. L’objectif fixé dans le cadre de RESPONSE est ambitieux. Il s’agit de réduire de 38 % la consommation énergétique des bâtiments grâce à des travaux de rénovation thermique et grâce à un pilotage intelligent des usages. 30% sont d’ores et déjà atteints avec une marge de progrès conséquente.

Le développement d’un vaste dispositif d’autoconsommation collective pour « partager l’électricité » à l’échelle du quartier fait figure de modèle. Les opérations d’autoconsommation collective à Fontaine d’Ouche s’étendent au-delà du périmètre des îlots RESPONSE. Elles visent à mettre à disposition l’énergie renouvelable produite localement au sein d’une infrastructure partagée, afin qu’elle soit consommée en priorité localement. Grâce à son ampleur, ce projet figure parmi les initiatives les plus ambitieuses en France. Trois acteurs majeurs en assurent l’organisation sur leurs périmètres respectifs : la Ville de Dijon, Grand Dijon Habitat, et Orvitis.

Au total, les équipements publics et 618 logements contribuent à la plus vaste opération d’autoconsommation collective de France permettant à 1100 habitants de devenir acteurs de leur consommation d’énergie, avec un impact déterminant sur la baisse du coût de l’énergie des ménages. Quatre équipements publics de la Ville de Dijon produisent de l’électricité solaire : la tribune du stade, le centre sportif de la Source et les groupes scolaires Anjou et Buffon. L’électricité générée par ces installations couvre non seulement les besoins des bâtiments producteurs, mais alimente également 20 bâtiments publics situés dans le quartier ou à proximité.

Le 1er mai 2025, Grand Dijon Habitat et Orvitis ont lancé leurs premières opérations d’autoconsommation collective qui concernent directement les habitants. L’énergie produite alimente en priorité les besoins en électricité des parties communes des bâtiments (ventilation, ascenseurs, éclairage, pompes de relevage). Le surplus est ensuite redistribué pour couvrir une partie des besoins en électricité des logements sur les Ilots Franche-Comté et Ile-de-France, à condition que les locataires aient accepté d’être raccordés à l’opération d’autoconsommation collective.

Dijon obtient une modification législative pour permettre de mieux partager l’énergie

Les opérations de partage d’électricité se font à l’intérieur d’un périmètre géographique restreint, défini par la loi française, et limité à un rayon d’un kilomètre autour des sites producteurs. Grâce à l’expérimentation menée à Dijon dans le cadre de RESPONSE, ce périmètre réglementaire a pu être étendu. Les potentiels de production des collectivités sont généralement en périphérie, alors que les potentiels de consommation sont dans des zones plus denses, la métropole a défendu et obtenu, en 2025, une évolution réglementaire majeure permettant aux collectivités d’alimenter leurs services publics sur l’ensemble de leur territoire, au-delà du périmètre d’un kilomètre. Cette évolution traduite par l’Arrêté du 21 février 2025 relatif au critère de proximité géographique de l’autoconsommation collective étendue facilité désormais la mise en œuvre d’opérations d’autoconsommation collective (ACC) par dans d’autres collectivités françaises.

Le groupe scolaire Buffon : un mix exemplaire d’innovations pour réduire la consommation d’énergie

La rénovation énergétique du groupe scolaire Buffon s’inscrit dans la démarche globale de quartier à énergie positive.

La rénovation énergétique permet une économie de 40% de consommation. Le bois de la « canopée » provient du département du Jura. La canopée double la surface de panneaux solaires et constitue une protection contre les fortes chaleurs. Les murs extérieurs sont isolés en laine de bois.

Le bâtiment est raccordé au réseau de chaleur avec un fort taux d’énergie renouvelable.

  • 30% de l’énergie provient de l’Unité de valorisation énergétique (une interconnexion a été réalisée en 2020 pour alimenter le réseau de la Fontaine d’Ouche).
  • 35% de la chaleur provient de la biomasse (local < 50 km). Le complément sera assuré par l’achat de bio-méthane et la mise en place de stockage thermique pour limiter les appels de puissance.

Le pilotage des installations de chauffage et de ventilation sera réalisé de manière intelligente. La mise en place d’un Building Operating System (BOS) couplée à des sondes intelligentes de qualité d’air extérieures et intérieures permet d’optimiser le confort des enseignants et des élèves en garantissant une économie maximale.

Lorsqu’en intérieur, la qualité de l’air sera bonne, la ventilation pourra être réduite afin d’économiser la chaleur et de réduire la consommation électrique des VMCs. A l’inverse, le système augmentera les débits de ventilation, le chauffage et la filtration de l’air lorsque les conditions le nécessiteront.

école Buffon, vue aérienne sur les panneaux solaires
Des pergolas photovoltaïques sont installées sur les toits du groupe scolaire Buffon

La centrale solaire de l’école Buffon est entrée en production le 28 septembre 2022. Avec les futures installations du stade de la Fontaine d’Ouche et du Groupe scolaire Anjou (travaux en 2023), tous les bâtiments publics du quartier (piscines, écoles, gymnases, etc.) profiteront de l’électricité produite par les panneaux, soit l’équivalent de la consommation de 16 groupes scolaires. Les groupes scolaires Eiffel et Larrey ainsi que la piscine profiteront notamment de cette électricité produite localement. Grâce aux batteries seconde vie SIREA, 95% de l’énergie produite sera consommée par les bâtiments.

Vers un déploiement plus large du projet sur le territoire ?

La dynamique de production d’électricité pour l’autoconsommation engagée sur le patrimoine de Dijon métropole sera poursuivie avec la création d’une centrale photovoltaïque sur le site de retraitement des eaux usées.

A partir de 2027, la centrale devrait produire 2650 MWh/an (autoconsommation : 100%), soit 24% des besoins de l’unité d’épuration de Dijon-Longvic.

La phase d’évaluation des impacts du projet et la performance des solutions est en cours et se poursuivra jusqu’en 2026. Elle alimentera les démarches pour envisager la réplication des réalisations tant au sein du quartier (éco-réhabilitation de l’îlot Cher de CDC Habitat ou des copropriétés) que dans d’autres quartiers de Dijon ou quartiers d’autres communes de la métropole.

Le projet de SEM Energies pourrait permettre gérer un portefeuille de projets énergie. Ces projets pourront faire appel à du financement privé et pourront intégrer un volet d’autoconsommation collective, dans la même logique que RESPONSE.

Un modèle reproductible pour l’Europe

Fontaine d’Ouche est aujourd’hui reconnu comme l’un des quartiers à énergie positive les plus avancés d’Europe. Les solutions expérimentées à Dijon et à Turku sont suivies de près par six villes partenaires (Bruxelles, Saragosse, Botosani, Ptolemaïda, Gabrovo, Severodonetsk), qui s’engagent à les adapter et à les répliquer sur leur propre territoire. Le projet s’inscrit ainsi dans la dynamique européenne de la Mission « 100 villes climatiquement neutres », avec l’ambition de faire de chaque ville un laboratoire d’innovation et un moteur de la transition écologique à l’échelle continentale.

Dijon métropole se dote d’une société d’économie mixte dédiée aux projets énergétiques

Dijon métropole a créé une société d’économie mixte, la SEM ENERGIES, pour accompagner le développement de projets énergétiques locaux en facilitant leur conception, leur financement et leur mise en œuvre. La SEM ENERGIES permettra de dynamiser l’investissement dans les énergies renouvelables sur notre territoire. La SEM ENERGIES a pour objectif de gérer un portefeuille de projets de production d’énergie renouvelable, représentant un potentiel de 350 GWh/an répartis sur une soixantaine de projets, avec une enveloppe d’investissement estimée à 750 millions d’euros.

La réplicabilité du projet RESPONSE à Dijon constitue l’un de ses principaux atouts et répond directement aux ambitions européennes en matière de transition écologique urbaine.

Dès l’origine, la Commission européenne a souhaité développer un principe de « ville laboratoire » dans la feuille de route de la Mission « 100 villes intelligentes et climatiquement neutres d’ici 2030 », qui vise à faire émerger des modèles reproductibles et inspirants pour l’ensemble des villes du continent.

Dijon a été sélectionnée comme ville phare, aux côtés de Turku en Finlande, pour piloter ce programme et servir de référence à six autres villes partenaires (Bruxelles, Saragosse, Botosani, Ptolemaïda, Gabrovo, Severodonetsk), qui suivent l’évolution du projet et s’engagent à dupliquer les solutions développées à Fontaine d’Ouche sur leur propre territoire.

Au-delà du projet RESPONSE, Dijon s’investit dans d’autres programmes européens structurants, comme FAASST-NZC, qui vise à massifier et accélérer la transition écologique à travers une méthodologie partagée et une coopération renforcée avec d’autres villes européennes, ou encore EUCityCalc, qui met à disposition des collectivités un outil open-source pour simuler et planifier leur trajectoire vers la neutralité carbone.

Par ailleurs, le projet JET Cities, auquel Dijon participe, anticipe les mutations de l’emploi liées à la transition écologique et accompagne l’adaptation des compétences sur le territoire.

L’expérience acquise à Dijon à travers RESPONSE et ces initiatives complémentaires permettent non seulement de démontrer la faisabilité technique, économique et sociale de la transition énergétique à l’échelle d’un quartier populaire, mais aussi de fournir un cadre méthodologique, des outils et des modèles de gouvernance directement transférables à d’autres villes européennes.

Cette dynamique de réplication, soutenue par la Commission européenne, fait de Dijon un véritable catalyseur de la transition urbaine en Europe, capable d’inspirer et d’accompagner la généralisation des quartiers à énergie positive d’ici 2040 et au-delà.

Les habitants, premiers bénéficiaires du projet Response

Response place le citoyen au cœur du dispositif de transition écologique. Le projet s’est développé dans un quartier populaire, Fontaine d’Ouche, qui s’étend sur 55 hectares et rassemblant 10 000 habitants. 1 100 habitants répartis sur 618 logements sont directement concernés par le programme Response.

Une éco-réhabilitation d’ampleur des logements

Les 5 bâtiments résidentiels des 2 bailleurs sociaux, Grand Dijon Habitat et Orvitis, inclus dans les périmètres des deux ilots à énergie positive, soit 618 logements ont fait l’objet d’une éco-réhabilitation subventionnée dans le cadre du Programme National de Rénovation Urbaine (NPNRU). Isolation thermique par l’extérieur, changement des menuiseries intérieures et extérieures et systèmes de ventilation et de chauffage plus performants offrent aux locataires un meilleur confort et une plus grande qualité de vie.

Les bailleurs sociaux ont investi au total 16,5 millions d’euros pour la rénovation des 5 bâtiments dans le cadre de RESPONSE.

Une maîtrise de la consommation de chaleur par les locataires

Les bailleurs déploient également des systèmes expérimentaux pour diminuer davantage la consommation de chaleur avec la mise en service de système intelligents de pilotage de la chaleur dans des logements de Fontaine d’Ouche.

Un interrupteur « EcoTouch » fourni par OGGA permet à chaque locataire volontaire d’indiquer sa présence, en rentrant chez soi, et son absence en quittant son logement. Ce signal allume le chauffage en mode confort ou, au contraire, en mode éco en plus de couper centralement tous les éclairages et les appareils en veille.

Les déclarations de présence ou d’absence des locataires sont enregistrées pour anticiper l’utilisation future du logement et ajuster automatiquement le thermostat sans imposer une programmation manuelle souvent perçue comme complexe et rarement réalisée de manière correcte. Aucun traitement des données n’est bien évidemment effectué pour surveiller ou profiler les modes de vie des locataires.

Pour adapter le chauffage à la température extérieure, le thermostat est connecté à la météo locale et les radiateurs sont dotés de vannes thermostatiques avec coupure du chauffage lors de la détection d’une fenêtre ouverte.

Enfin, le thermostat va « apprendre » des usages grâce à l’intelligence artificielle : notamment les heures de présence-absence et pouvoir anticiper les besoins de chauffe. Le locataire peut régler indépendamment la consigne de température de zone jour (salon, cuisine) et de zone nuit( chambres).

Toutes ces données sont consolidées de façon anonyme sur l’ensemble du bâtiment pour piloter au plus juste la quantité d’énergie nécessaire et éviter les déperditions.

Orvitis expérimente l’installation de thermostats prédictifs Smalt dans 30 logements. Avec cet équipement connecté, le locataire a la possibilité de suivre en temps réel sa facture énergétique en fonction du réglage de la température recommandée et d’anticiper sa consommation. Les locataires pourront ainsi ajuster leur chauffage avec une meilleure visibilité sur les économies potentielles. 2 sessions d’information ont été organisés pour que les 30 ménages concernés par l’expérimentation puissent se familiariser avec le nouveau système.

Les habitants acteurs du projet

La sensibilisation et l’implication des habitants du quartier Fontaine d’Ouche ont été des facteurs de réussite du projet. Cette approche inclusive vise à faire de la transition énergétique un levier d’émancipation, de réduction des inégalités et de création d’emplois locaux, tout en renforçant la cohésion sociale et la fierté d’appartenance au quartier.

Aussi, de nombreuses initiatives ont été mises en place par Dijon métropole et ses partenaires pour que les citoyens s’emparent d’un projet :

  • Une maquette permettant de visualiser toutes les solutions du quartier a été exposée à la bibliothèque municipale plusieurs mois et est déployée lors d’évènements comme « Jours de Fête à Fontaine d’Ouche ».
  • Une plateforme de mobilisation a été ouverte à destination des habitants du quartier pour apporter leurs idées et remarques sur le projet.
  • La consultation régulière des habitants sur ce projet via la plateforme Civocracy a été menée. Ils ont été sollicités à participer à trois enquêtes, en 2021, en 2023 et en début 2025, afin d’évaluer leur sensibilité aux enjeux environnementaux et énergétiques. Conçu en partenariat avec les chercheurs de l’université de Turku, chaque questionnaire visait à recueillir leurs retours sur les usages énergétiques, les motivations et l’adhésion aux changements en oeuvre dans le quartier, avec un suivi de l’évolution dans la durée.
  • La création d’un réseau d’« Ambassadeurs de Fontaine d’Ouche » pour promouvoir le projet de quartier à énergies positives. Cette démarche a suscité l’enthousiasme d’environ 80 personnes, dont une dizaine de membres particulièrement engagés, qui se retrouvent chaque mois autour d’ateliers de sensibilisation et de formation à la transition énergétique.
  • Un travail de formation des habitants a également été engagé par les bailleurs sociaux pour aider leurs locataires à gérer leur consommation d’énergie représente un enjeu crucial pour le succès du projet. Grand Dijon Habitat organise des café-chantiers pendant les travaux et a confié à l’association Pimms Médiation la formation à l’utilisation des thermostats. De son côté, Orvitis propose des sessions de formation ouvertes à tous sur l’emploi des thermostats et s’appuie sur un concierge formé autour du projet RESPONSE pour assurer la médiation. L’association a également rencontré tous les locataires pour leur présenter l’opération d’autoconsommation et proposer l’adhésion aux locataires.
  • Avec EIFER, Dijon métropole met en place une plateforme de collecte des données Air-Énergie-Climat en temps réel pour établir des prévisions sur les îlots de chaleur et la qualité de l’air. Ces données, fournies par les partenaires du territoire, UBFC, ATMO, Enedis, GRDF, seront en accès libre pour les citoyens afin qu’ils puissent réguler leur consommation d’énergie.
  • Une présence hebdomadaire est assurée par la Ville de Dijon sur les lieux de vie quotidienne des riverains à Fontaine d’Ouche pour favoriser les échanges et la diffusion d’informations. Un binôme de services civiques intervient pendant les temps forts de la vie du quartier comme le marché hebdomadaire mais aussi les sorties d’écoles, les ateliers de rue ou encore sur les pieds d’immeubles. Partenaire de la collectivité sur le projet RESPONSE, l’association Pimms Médiation propose également chaque semaine des ateliers autour des économies d’énergie, notamment au Point d’Accès aux Droits ou dans les écoles du quartier.

Un projet qui permet une maitrise des factures énergétiques

L’expérimentation des thermostats prédictifs doit permettre aux locataires de gérer leur consommation d’énergie au plus juste en fonction des moments de la journée.

Ajoutées aux économies de consommation liées à la rénovation énergétique des bâtiments, ce projet aura un impact positif sur le pouvoir d’achat des locataires et sur leur confort.

L’autoconsommation entraînera donc à la fois une baisse des charges des parties communes et une baisse de la facture d’électricité.

L’impact financier est double pour les locataires avec :

  • La réduction des charges communes : tous les locataires des deux îlots bénéficieront d’une baisse des charges liées à la consommation d’électricité dans les parties communes. Cette baisse sera partiellement compensée par une contribution à l’investissement demandée par le bailleur. GDH a choisi d’étendre ce dispositif à ses 4 îlots du quartier (Franche Comté, Berry, Corse, Gascogne, total : 1000 logements). Ainsi, plus de 1200 logements bénéficieront de ce programme.
  • La réduction des factures individuelles d’électricité : les locataires des îlots Franche-Comté et Île-de-France ayant signé un avenant à leur bail pour intégrer l’opération d’autoconsommation collective verront leur facture d’électricité diminuer.

Le projet anticipe une économie de 45-80 euros/an par appartement pour les locataires adhérents des bâtiments résidentiels.

Si l’opération est plus avantageuse pour les locataires qui ont rejoint le dispositif, le bailleur garantit un impact financier positif pour l’ensemble des habitants, qu’ils soient participants ou non à l’opération d’autoconsommation collective. Pour les locataires non participants, le gain sur la facture est de l’ordre d’une dizaine euros par an.

Enfin, l’électricité non consommée dans le cade de l’opération de l’îlot Franche-Comté est réinjectée dans les parties communes des îlots Berry, Gascogne et Corse, également gérés par Grand Dijon Habitat (pour un total de 1000 logements).

Une démarche volontaire d’adhésion à l’opération d’autoconsommation collective

Une campagne d’adhésion a été lancée en mars 2025 par les bailleurs qui permet aux locataires adhérents d’intégrer l’opération d’autoconsommation collective. Ils bénéficient du surplus de d’électricité solaire produite par les panneaux installés en toiture. Au total, plus de 200 locataires ont déjà adhéré à l’opération depuis le lancement le 1er mai 2025.

Vers une métropole climatiquement neutre en 2050

Un Plan Climat et Biodiversité ambitieux en faveur de la transition écologique et énergétique du territoire

Dijon fait le choix de développer une vision territoriale des enjeux écologiques en développant des projets locaux pour construire le futur écologique du territoire.

Depuis plus de vingt ans, Dijon s’est imposée comme un territoire à l’avant-garde de la transition écologique.

Dès 2008, la ville a adhéré à la Convention des Maires, s’engageant à réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Ce volontarisme s’est traduit par l’adoption d’un Plan Climat Énergie Territorial ambitieux, la labellisation Climat-Air-Énergie, et la reconnaissance comme « Territoire à énergie positive pour la croissance verte ».

Depuis 2015, Dijon métropole et la ville de Dijon sont lauréates de l’appel à projets « Territoires à énergie positive pour la croissance verte » du ministère de l’Écologie, de l’Environnement et de l’Énergie de l’époque, signifiant qu’elles constituent un territoire d’excellence en matière de transition écologique.

La métropole a engagé plusieurs grandes actions afin de répondre à ces objectifs sur l’ensemble des secteurs en favorisant les mobilités durables (tramway, bus hybrides, vélo), tout en investissant dans une stratégie de diversification énergétique avec le développement d’outils de productions d’énergie locale (stations d’hydrogène vert, réseau de chaleur, etc.) et l’optimisation énergétique et la rénovation des bâtiments.

Ses engagements depuis plus de 20 ans s’intègrent, désormais, dans un cadre unique avec l’adoption, en septembre 2024, de son Plan Climat et Biodiversité 2024-2030, aligné sur les objectifs du Climate City Contract européen, visant la neutralité carbone d’ici 2030.

Le territoire s’est fixé des objectifs ambitieux :

  • Sur le climat : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 (par rapport à 2010) pour descendre sous les 500 000 te CO₂/an, puis atteindre une baisse de 95 % d’ici 2050.
  • Sur la qualité de l’air : poursuivre les efforts engagés et atteindre, dès 2030, les seuils recommandés par l’OMS en matière de réduction d’émissions de polluants atmosphériques.
  • Sur l’énergie : atteindre 23 % d’autonomie énergétique à l’horizon 2030 en augmentant la production d’énergies renouvelables de 50 % pour atteindre 850 GWh/an de production d’énergie renouvelable, et en diminuant la consommation d’énergie finale de 32 %.
  • Sur l’alimentation : atteindre 30 % d’autonomie alimentaire à l’échelle régionale à l’horizon 2030.

Les solutions énergétiques locales innovantes d’un territoire à l’avant-garde de la transition écologique

Le projet Response s’intègre dans la stratégie globale de transition écologique menée par Dijon métropole, articulée autour de plusieurs axes complémentaires :

Une plateforme centralisée de gestion des équipements publics connectés, permettant d’optimiser les interventions, de coordonner les mobilités et de réaliser 65 % d’économies d’énergie sur l’éclairage public d’ici 20302.

Avec 114 km de canalisations et 70 % d’énergie renouvelable, ce réseau alimente l’équivalent de 53 000 logements et permet d’éviter chaque année plus de 100 000 tonnes de CO₂.

 

Dijon dispose de l’une des plus grandes fermes solaires urbaines de France et investit massivement dans la production locale d’hydrogène vert pour décarboner les mobilités et les services urbains.

La production de biogaz à partir des boues de la station d’épuration permet d’alimenter 4 000 foyers en énergie verte et d’éviter 3 000 tonnes de CO₂ par an.

Cette approche intégrée, combinant efficacité énergétique, production locale d’énergies renouvelables, innovation technologique et implication citoyenne, fait de Dijon un modèle de gouvernance pour la transition écologique en Europe et un territoire d’expérimentation pour les politiques publiques de demain.

Inauguré en avril 2019, le modèle de ville intelligente OnDijon s’appuie sur un poste de pilotage connecté permettant de simplifier et mieux coordonner les interventions et les travaux d’entretien des services de la métropole sur l’espace public, de piloter à distance les équipements urbains des 23 communes de la métropole (feux de circulation, éclairage public, vidéoprotection, services de voiries…) et d’assurer la sûreté et la sécurité de l’espace public.

Les infrastructures de transport s’appuient également sur OnDijon pour organiser la mobilité des habitants, en coordonnant les modes de transport et les déplacements sur le territoire.
Avec OnDijon, la métropole dispose d’un outil efficace pour améliorer son bilan écologique et pour limiter son empreinte écologique. Le projet OnDijon prévoit en effet de réaliser 65 % d’économies d’énergie d’ici à 2030, grâce à la rénovation de l’éclairage public avec 34 000 points lumineux qui deviendront 100 % LED, ce qui est considérable à l’échelle d’un territoire.
Ce modèle démontre que les économies d’énergie contribuent à développer une gestion durable des finances publiques et que la lutte contre le changement climatique est un investissement vertueux pour les collectivités locales.

Le projet OnDijon permet ainsi, grâce aux économies d’énergie et de maintenance et le remplacement de l’éclairage public, de dégager au total près de 7,8 millions d’euros de gains de fonctionnement pour Dijon métropole, sur la période 2020-2026. Sur 12 ans, ce sont plus de 16 millions d’euros économisés par la collectivité (sur la base d’une augmentation du coût de l’énergie moyenne de +6 %/an).

 

S’étendant sur 114,4 km, la métropole a déployé depuis 2009 le quatrième plus grand réseau de chauffage urbain de France. Depuis 2023, ce réseau est alimenté à 75% par des énergies renouvelables grâce à ses deux principales sources de production de chaleur : les chaufferies biomasse qui utilisent du bois pour créer de la chaleur, et l’unité de valorisation énergétique (UVE) qui traite par incinération 95% des déchets ménagers de la Côte-d’Or.

Dijon métropole a initié en 2018 avec EDF Renouvelables la construction de d’une des plus grandes fermes solaires de France, située au nord de Dijon, sur un ancien site d’enfouissement des déchets.

Cette centrale de 43 000 panneaux solaires a été mise en service en octobre 2021. La centrale est capable de produire 15,5 mégawatts, soit l’équivalent des besoins annuels en électricité d’environ 8 000 habitants et évite l’émission annuelle de 4 700 tonnes d’émission de CO2 dans l’atmosphère. Il s’agit d’une des plus grandes fermes solaires urbaines de France.
Les habitants de la métropole de Dijon ont pu également investir dans la construction de la centrale photovoltaïque par l’intermédiaire d’une plateforme de financement participatif. Cette campagne de financement local a rencontré un vif succès avec 200 000 € levés auprès des riverains.

La métropole a engagé en 2021 un projet ambitieux de 100 millions d’euros pour la production locale d’hydrogène vert et la conversion de son parc de véhicules lourds (bennes à ordures ménagères et bus) en véhicules propres et zéro-émission. L’énergie nécessaire pour la production de l’hydrogène vert par électrolyse de l’eau est issue du retraitement des déchets ménagers et d’une ferme photovoltaïque de 12 hectares. Mise en service en 2024, la première station d’hydrogène située au nord de la ville permet d’alimenter en hydrogène vert 4 bennes à ordures ménagères. La flotte de véhicules fonctionnant à l’hydrogène sera ensuite progressivement étendue. En 2035, la totalité de la flotte de bus et 73% des bennes circuleront à l’énergie décarbonée, avec des véhicules hydrogène et électriques. A terme, les deux stations hydrogène construites au nord et au sud de la ville, ce qui permettra d’éviter 1726 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 24 millions de kilomètres en voiture citadine parcourus dans Dijon.

En avril 2023, Dijon métropole a inauguré à Longvic l’usine de méthanisation des boues de la station d’épuration Eau Vitale, un projet représentant un investissement de 100 millions d’euros sur neuf ans pour transformer les services publics de l’eau et de l’assainissement en services à énergie positive et zéro déchet. Cette installation innovante produit un biogaz issu du traitement des boues d’eaux usées, raffiné ensuite en biométhane pour être injecté dans le réseau de distribution de gaz de GRDF. Parallèlement, la construction d’un nouveau four d’incinération permettra de réduire l’impact environnemental des résidus.
Au total, 3 000 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre seront évitées chaque année et 4 000 foyers de la métropole seront alimentés en énergie verte.

Repères : 20 ans d’engagement en faveur de la transition écologique

En adhérant dès 2008 à la Convention des Maires, la ville de Dijon a en effet été l’une des premières collectivités en France à s’engager dans la lutte contre le changement climatique. Elle prend alors l’engagement de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Très tôt, Dijon s’est positionnée comme une référence écologique, notamment au travers du plan climat énergie territorial exemplaire de 2010, devançant les obligations réglementaires de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce qui lui a valu le label Climat-Air Énergie en 2013 et la reconnaissance comme « Territoire à énergie positive pour la croissance verte » en 2015.

Parallèlement, en 2012, la collectivité s’est engagée dans une démarche de labellisation européenne, déclinée en France sous l’appellation Climat-Air-Energie (ex « Cit’ergie ») remis par l’ADEME, visant à distinguer les collectivités engagées dans des politiques énergie-climat ambitieuses. La ville de Dijon a obtenu le label en 2013 et Dijon métropole en 2014. En 2019, les deux collectivités ont atteint cette labellisation avec un score de 63,4%.

Dijon métropole a réaffirmé son engagement en fixant des objectifs plus exigeants pour 2050 : réduction de 95 % des émissions de gaz à effet de serre et de 5 % de la consommation énergétique par rapport à 2010, une couverture de 69 % des besoins énergétiques par des sources renouvelables et le stockage de 31 000 tonnes de CO2 via la préservation des puits de carbone. La mobilité durable, la production locale d’énergies renouvelables et l’efficacité énergétique des bâtiments sont au cœur de cette stratégie.

La Commission européenne désigne Dijon métropole pour piloter le projet RESPONSE, visant à développer deux îlots à énergie positive à Fontaine d’Ouche.

La Commission européenne sélectionne Dijon métropole pour participer à la mission de l’UE pour 100 villes intelligentes et climatiquement neutres d’ici 2030. Cette initiative rassemble 100 villes issues des 27 États membres, ainsi que 12 villes de pays associés au programme Horizon Europe.

Les villes sélectionnées bénéficient d’un accompagnement personnalisé assuré par la plateforme dédiée pilotée par NetZeroCities.

Dans ce cadre, le Contrat Ville Climat (Climate City Contract) constitue un outil de gouvernance innovant, conçu pour guider les villes vers la neutralité climatique tout en servant de modèle pour d’autres territoires.

Dijon métropole est de nouveau sélectionnée par la Commission européenne dans le cadre du programme NetZeroCities, avec 52 villes européennes, pour mettre en œuvre le projet FAASST (FAciliter, Accélérer, Soutenir et Suivre la Transition), un démonstrateur innovant visant à accélérer la transition vers la neutralité climatique à l’échelle locale, autour de solutions concrètes, reproductibles et évolutives en matière d’adaptation et d’atténuation climatiques, en fédérant des acteurs variés autour d’une vision commune.

Dijon adopte son Plan Climat et Biodiversité 2024-2030, aligné sur les objectifs du Climate City Contract européen, visant la neutralité carbone d’ici 2030.

Chiffres clés du projet

Budget

80 milliards d’euros

Budget du programme H2020 de la Commission européenne

36 millions d’euros

Budget global du projet RESPONSE pour le territoire de Dijon (dont 13,8 millions d’euros d’investissements pour les bâtiments de la Ville de Dijon et 16,7 millions d’euros d’investissements pour les bailleurs)

95 millions d’euros

Budget renouvellement urbain du quartier de la Fontaine d’Ouche ( dont 54,8 millions d’euros pour l’éco-réhabilitation des logements)

6,2 millions d’euros

Subvention de l’Union européenne (soit 38% du montant du projet)

Résultats

75%

de réduction d’émissions de CO2

38%

de réduction de la consommation énergétique finale

65%

de réduction de consommation de l’éclairage public

30 000 m2

de bâtiments à énergie positive rénovés

1 100 habitants, 618 logements

bénéficiaires du programme

Collectivités partenaires

2 villes phares

Dijon et Turku (Finlande) qui pilotent le programme européen

6 villes partenaires

Bruxelles (Belgique), Zaragosa (Espagne), Botosani (Roumanie), Eordaia (Grèce), Gabrovo (Bulgarie), Severodonetsk (Ukraine). Elles auront pour mission de dupliquer les solutions développées par les deux premières.

Dates clés du projet

  • Octobre 2020

    Lancement du projet

  • 2021-2025

    Déploiement des innovations et solutions techniques

  • Septembre 2022

    Lancement de la première centrale solaire au groupe scolaire Buffon et lancement de l’opération d’autoconsommation collective de la Ville de Dijon

  • Printemps-été 2024

    Solarisation de l’espace public à Fontaine d’Ouche, du stade et du groupe scolaire Anjou

  • Novembre 2024

    Installation des 2 pergolas solaires chez GDH et Orvitis

  • Mai 2025

    Inauguration des deux îlots à énergie positive et lancement des opérations d’autoconsommation collective des bailleurs.

  • 2025-2026

    Suivi et évaluation de l’impact du projet, en parallèle de la planification de la réplication à Dijon et dans les autres villes européennes

Dates et nature des travaux

  • îlots Berry – Franche-Comté – Gascogne – Ile de France – Corse

    Travaux 2021-2022-2023

    Rénovation thermique par l’extérieur, installation de panneaux photovoltaïques, installation de thermostats intelligents : interrupteur présence-absence, thermostat connecté à la météo locale pour adapter le chauffage à la température extérieure, vannes thermostatiques avec coupure du chauffage lors de la détection d’une fenêtre ouverte, thermostat auto-apprenant, remplacement des radiateurs.

  • Groupe scolaire Buffon

    Travaux en 2021-2022-2023

    Isolation thermique des bâtiments, installation de thermostats intelligents, grande pergola en bois (rôle de pare-soleil pendant les chaleurs d’été), panneaux solaires en toiture et sur les pergolas (énergie verte destinée à l’autoconsommation, surplus stockés sur des batteries de voitures recyclées), capteurs intelligents reliés à la ventilation, aux fenêtres et aux radiateurs.

  • Groupe scolaire Colette

    Travaux en 2022-2023

    Réfection des façades et des isolants thermiques, rénovation des toitures, remplacement des menuiseries extérieures, des radiateurs, des équipements VMC…

  • Ecole Anjou

    Travaux en 2022-2023-2024

    Installation de panneaux photovoltaïques. Mise en place d’un système de ventilation à double flux piloté par des sondes qui mesurent la qualité de l’air et d’un échangeur thermique qui permet d’économiser de l’énergie en chauffant l’air entrant avec l’air sortant. Surplus d’électricité distribué dans le réseau pour alimenter 24 bâtiments municipaux et chauffer un ballon d’eau chaude.

  • Tribune du stade Fontaine d’ouche

    Travaux 2023-2024

    Installation de plus de 350 panneaux solaires sur une charpente en bois, permettant ainsi l’autoconsommation énergétique. Objectif : fournir de l’ombre au-dessus des vestiaires et augmenter la surface disponible pour accueillir davantage de panneaux solaires.

  • Couloir Vert, boulevard Bachelard et allée des Landes

    Travaux en décembre 2023-2024

    Terrassements et réalisation des massifs bétons, pose des ombrières bois, travaux photovoltaïques et électriques, raccordements Enedis.

  • Ombrières sur parking, devant l’îlot Franche-Comté

    Travaux 2023-2024

    Terrassements et réalisation des massifs bétons, pose des ombrières bois, travaux photovoltaïques et électriques, raccordements Enedis.

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