Les ressources en eau
Les captages de Flammerans et de Poncey-les-Athée, les sources du val Suzon ou de Morcueil ainsi que la tranchée drainante des Vernottes sont hors du périmètre de la métropole. D’autres sont situées dans la métropole, comme la source du Crucifix, le puits du Pré aux Bœufs, les champs captants des Gorgets ou la nappe de Dijon Sud. Cette dernière, soumise à la pollution des activités humaines (agriculture et viticulture, trafic automobile, activités industrielles…), a fait l’objet d’une attention particulière avec la mise en œuvre d’une usine de production d’eau potable à Marsannay-la-Côte, avec une station d’alerte pollution. Des investissements sont menés chaque année sur l’ensemble de ces sites, mais également dans les huit unités de traitement par chloration et les 29 unités de stockage de l’eau, afin de garantir la qualité de l’eau produite. Par ailleurs, le programme visant à supprimer l’ensemble des branchements en plomb est toujours en cours : plus de 11 000 de ces branchements ont été remplacés, de manière à ne prendre aucun risque vis à vis du respect de la réglementation sur la teneur en plomb de l’eau potable. L’eau du robinet est bel et bien le produit alimentaire le plus surveillé !
La sécurisation de la ressource
Les investissements réalisés permettent à la métropole d’améliorer la fiabilité de son réseau et ainsi de garantir l’alimentation d’une eau de qualité. La métropole de Dijon dispose de 12 captages pour son alimentation en eau potable, chacun de ces captages bénéficiant d’une autorisation de prélèvement et d’une déclaration d’utilité publique instaurant la délimitation de périmètres de protection. Les réservoirs de stockage ou château d’eau peuvent être alimentés à partir de plusieurs de ces captages, sollicités en fonction des capacités journalière de chacun dépendant du niveau des nappes.
Sécuriser la ressource, c’est aussi s’assurer un bon rendement de réseaux, c’est-à-dire un faible taux de fuites dues à d’éventuel mouvement de terrain et au vieillissement normal des canalisations, mais aussi à des casses. Chaque jour nos délégataires sont à l’œuvre pour diagnostiquer d’éventuelles fuites et identifier les travaux à effectuer pour l’entretien du réseau permettant de construire un programme pluriannuel et ciblé de renouvellement des canalisations.
La préservation de la ressource en eau
L’eau est un bien dont la qualité doit être préservée. Au delà des obligations réglementaires définissant des périmètres de protection autour des captages, la métropole a tenu à s’engager dans une politique globale de préservation de la qualité de ses ressources en eau. Préserver la qualité de ses ressources, c’est préparer l’avenir en s’assurant d’avoir demain toujours une eau de qualité.
Le principal outil de préservation sont des études d’aires d’alimentation de captage (AAC) reposant sur une démarche rigoureuse et scientifique. Elles se décomposent en quatre étapes :
- la première étape est une étude hydrogéologique permettant d’identifier, pour chaque captage son bassin d’alimentation (BAC), c’est-à-dire la zone qui va alimenter ce captage.
- La deuxième étape étudie la vulnérabilité du territoire du BAC (distance par rapport au captage, perméabilité de chaque zone, etc…).
- La troisième étape est un diagnostic des pressions qui se détermine avec l’ensemble des acteurs de l’aire d’alimentation de captage (collectivités, industriels, acteurs agricoles, acteurs économiques) de façon à identifier quels peuvent être les risques de pollutions.
- Ces études aboutissent dans une quatrième étape sur un plan d’actions, co-construit avec les acteurs du territoire, destiné à identifier les actions permettant de préserver la qualité de l’eau.
Cette démarche globale et rigoureuse permet de dégager les actions adaptées à chaque risque, d’identifier le porteur approprié de chaque action. Parce que chaque acteur du territoire a la volonté d’apporter sa contribution à la préservation de notre environnement, l’ambition est aussi de fédérer les acteurs du territoire autour d’actions concertées et efficaces.
Le contrat pour la nappe Dijon-Sud
La Nappe de Dijon Sud est une ressource stratégique majeure aux portes de l’agglomération dijonnaise. Elle alimente en eau potable plus de 45 000 habitants. Avec une capacité de 15 millions de m3, cette ressource est exploitée depuis les années 1960 et présente des résidus de pollutions chroniques (pesticides, nitrates et traces d’hydrocarbures).
Le contrat pour la Nappe de Dijon Sud s’inscrit dans une démarche préventive visant la protection qualitative et quantitative de celle-ci. D’une durée de 6 ans (2016-2021), il est constitué de 40 actions volontaires et concertées des 20 partenaires pour un montant global de 7 M€.
Ce contrat est animé par l’InterCLE Vouge/Ouche. Il s’agit d’une instance de coordination et de concertation entre les acteurs suivants : l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse ; les institutions locales : conseil régional et départemental, chambre d’agriculture, chambre de commerce et d’industrie, association de protection de l’environnement ; l’État : DDT, DREAL, ARS ; les collectivités gestionnaires de l’alimentation en eau potable qui prélèvent dans la nappe : CC de Gevrey Chambertin, Nuits-Saint-Georges et de Dijon métropole ; les syndicats de rivières : Syndicat du Bassin Versant de la Vouge (SBV) et Syndicat du Bassin Versant de l’Ouche (SBO).
Le contrat et le descriptif des actions sont téléchargeables en pdf sur le site internet : www.bassinvouge.com/intercle
La Semop Odivea
À Dijon, c’est en 1991 que la municipalité de l’époque a fait le choix de transformer la régie municipale en délégation de service public à une entreprise privée. Désormais, la gestion de l’eau et de l’assainissement de Dijon sera assurée par une Société d’économie mixte à objet particulier (Semop), depuis avril 2020 pour une durée de 9 ans, dont Dijon métropole et l’entreprise Suez sont coactionnaires.
Le territoire délégué à la Semop est :
- Eau potable : Ahuy, Corcelles-les-Monts, Daix, Dijon, Flavignerot, Fontaine-lès-Dijon, Hauteville-lès-Dijon, Plombières-lès-Dijon, Saint-Apollinaire et Talant.
- Assainissement : Ahuy, Chenôve, Corcelles-les-Monts, Daix, Dijon, Fontaine-lès-Dijon, Hauteville-lès-Dijon, Longvic, Marsannay-la-Côte, Ouges, Perrigny-lès-Dijon, Plombières-lès-Dijon et Talant.
Plus d’informations sur le site odivea
Retour aux sources
Historiquement, deux sources principales approvisionnent la ville de Dijon en eau : les sources du Suzon et celle de Morcueil, situées toutes les deux sur le bassin versant de l’Ouche. Selon les nécessités liées aux conditions climatiques, d’autres ressources viennent compléter l’approvisionnement, comme celles de Poncey/Flammerans située dans le Val de Saône ou celle des Gorgets située entre l’Ouche et le canal de Bourgogne.
- Avec des périodes de sécheresse plus longues liées au changement climatique, les mesures et les suivis du niveau des rivières et des nappes seront renforcés pour mieux anticiper les périodes pendant lesquelles le recours aux sources historiques est limité.
- La qualité de l’eau sera évaluée lors d’épisodes pluvieux abondants afin de choisir le meilleur site de production à mettre en service.
- Les investissements qui seront réalisés par la Semop permettront d’augmenter de 30 % la ressource de Poncey/Flammerans réalimentée par la nappe d’accompagnement de la Saône.
L’enjeu d’un réseau bien entretenu
Le réseau d’eau potable traverse la métropole sur près de 1 200 kilomètres. Cela implique un réseau performant, évitant la déperdition de l’eau transportée. Le rendement du réseau de Dijon est parmi les meilleurs de France (85 % en 2018) et montera encore dans le cadre des objectifs fixés à la Semop.
- Des capteurs acoustiques dernière génération installés le long du parcours des canalisations de distribution permettront de mieux détecter des fuites éventuelles.
- Les mesures régulières déjà effectuées par secteur pour vérifier la pression et le débit de la ressource seront virtualisées pour plus d’efficacité.
- Ces dispositions permettront à Dijon métropole d’économiser 6,2 M de m3 sur les neuf prochaines années.
Bassin d’orage sur le site de la station d’épuration eauvitale Dijon-Longvic.
Odivea a porté depuis juin 2022 la réalisation d’un nouveau bassin d’orage sur le site de la station d’épuration eauvitale Dijon-Longvic. Ce bassin d’orage de 15 000 m3, qui s’ajoute à celui de 30 000 m3 dit « bassin de la Mongeotte », permet d’augmenter la capacité de stockage des eaux usées de Dijon pendant les épisodes pluvieux et par conséquent de réduire d’1/4 les déversements dans le milieu naturel. Ce nouvel équipement améliore ainsi la qualité du service public de l’eau et de l’assainissement.
Les travaux ont représenté un investissement de 8 M€, dont 40% ont été financés par l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse avec laquelle les objectifs suivants sont poursuivis :
- réduire les déversements dans le milieu naturel par la construction de plusieurs bassins d’orage sur le système eauvitale ;
- améliorer le traitement des eaux usées par la mise en place d’un traitement tertiaire des micropolluants sur la station d’épuration eauvitale ;
- fiabiliser le traitement par l’installation d’un système de densification des boues dans les bassins d’aération
Des filets installés pour capter les déchets
Odivea a installé trois filets de piégeage des macro-déchets à la sortie de réseaux se jetant directement dans les rivières dijonnaises :
- Le 1er à proximité du parc de la Colombière, sur l’exutoire de déversement du sud dijonnais pour préserver la rivière Ouche,
- Le 2ème à côté du jardin Japonais, sur un exutoire d’eaux pluviales qui se jette dans le Suzon.
- Le 3ème filet, installé en février 2023, sur un exutoire d’eaux pluviales qui se jette dans la Mirande sur la commune de Quetigny et qui concerne toute la zone commerciale..
Ils retiennent les déchets des rues qui sont évacués avec les eaux de pluie. L’objectif est de diminuer drastiquement la quantité de déchets (canettes, mégots, masques, bouteilles) rejetés dans les rivières, et donc de protéger la biodiversité.
Convention 2022-2024 Dijon métropole et l’Agence de l’eau
Sur le plan de la préservation de la ressource en eau et des milieux aquatiques, Dijon métropole entretient un partenariat avec l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse depuis 2017, grâce à la formalisation de deux contrats de travaux (2017-2018 et 2019-2021). Le partenariat a été réaffirmé lors du conseil métropolitain du 29 septembre 2022 par un nouveau contrat pour la période 2022-2024 qui s’articulera autour de l’adaptation du territoire au changement climatique et du programme d’intervention de l’agence de l’eau « Sauvons l’eau ».
Parmi les objectifs poursuivis, sont notamment prévus :
- la limitation des fuites sur les réseaux d’eau potable par le renouvellement des canalisations d’adduction et de distribution,
- la restauration de la qualité des eaux brutes du captage de Couternon,
- la poursuite de l’opération Protect’eau en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie Métropole de Bourgogne pour aider les entreprises et les collectivités à réduire les pollutions de rejets toxiques,
- la gestion des eaux pluviales.
Dijon métropole prévoit d’investir 28,4M€ sur la période 2022-2024 avec un engagement de l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse à participer au financement des actions à hauteur de 7,4 M€. Dijon métropole réaffirme ici une politique globale et des investissements structurants en matière de gestion de l’eau, dans l’optique d’une optimisation de celle-ci, tout en étant attentive à la préservation de cette ressource essentielle.
La métropole dijonnaise produisait 25 millions de m³ d’eau pour desservir 275 000 habitants (240 000 habitants de la métropole et 35 000 habitants des 42 communes desservies en dehors de la métropole). En 2021, la métropole dijonnaise a produit 19,8 millions de m³ d’eau pour 300 000 habitants (260 000 dans la métropole et 40 000 en dehors de la métropole). Soit 5,2 millions de m³ économisés en plus de 15 ans.